Mort de Naomi Musenga, l'opératrice écope d'un sursis : «Oui vous allez mourir... comme tout le monde»

Corinne M., opératrice du SAMU de 60 ans, a comparu devant le tribunal correctionnel de Strasbourg pour non-assistance à personne en danger.

Le 29 décembre 2017, Naomi Musenga avait appelé le SAMU en se plaignant de vives douleurs abdominales.

"J’ai très mal au ventre", "Je vais mourir…", avait déclaré la jeune femme de 22 ans difficilement au téléphone.

"Oui vous allez mourir, certainement un jour comme tout le monde" avait raillé l'opératrice. Elle avait ajouté : "Je ne peux pas vous aider parce que je ne sais pas ce que vous avez".

Quand on écoute la bande, "on ne peut qu'être choqué du manque d'empathie total, du mépris même, de l'opératrice à l'égard de celle qui allait décéder quelques heures plus tard" a déclaré la procureure.

Thomas Callen, avocat de Corinne M., a plaidé que l’infraction n'était "pas caractérisée".

Il a précisé que sa cliente n’avait pas conscience que Naomi Musenga était en danger de mort, malgré son "manque d’empathie" et son "défaut d’humanité".

Naomi Musenga est morte à l'hôpital après une prise en charge retardée de plus de deux heures. Mais l’enquête a conclu que son décès n'était pas directement lié au retard. Elle était maman d'une fillette de 18 mois.

Corinne M. a été condamnée ce jeudi à 12 mois de prison avec sursis et à verser 15 000 euros à la famille de la victime pour les frais d'avocats.