Dominique Bernard, professeur tué : le terroriste et sa famille auraient dû être expulsés mais les associations s'y sont opposés
Dominique Bernard (photo gauche) était professeur de français au lycée Gambetta d'Arras.
Cet homme de 57 ans a été tué, ce vendredi 13 octobre, aux cris d’«Allah Akbar» par Mohammed Mogouchkov (photo droite), un individu d’origine tchétchène, né en 2003 en Russie, fiché S pour islamisme radical.
Ce dernier pourrait être un ancien élève de ce lycée.
Au moment de l'intercours de 11h, l’assaillant armé de deux couteaux s'est attaqué à des adultes dans la cour de l’établissement.
Selon un enseignant en philosophie, témoin des faits, Dominique Bernard a été tué à l'extérieur du lycée.
Dominique Bernard, né en 1966, a fait toute sa carrière dans le Nord. En 2012, il était professeur principal d’une classe de 3e au lycée Gambetta d’Arras. Il donnait cette année des cours de français à des élèves de 5e.
«Il était un peu sévère mais sympa», témoigne l’un d’eux, rencontré sur place. Dominique Bernard a notamment cofondé l’Université Populaire du Nord-Pas-de-Calais à Arras.
«Parmi ses écrivains préférés, on compte Proust, Céline, Gracq, Simon, Michon, Rouaud. En cinéma, dans son Top 3 il placerait Welles, Truffaut et Téchiné», lit-on sur le site de l'Université.
Cette attaque à Arras survient trois jours avant la commémoration du meurtre du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, tué le 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines.
Le terroriste, Mohammed Mogouchkov, Tchétchène fiché S âgé de 20 ans, ainsi que son frère, qui a fait 18 mois de prison pour avoir relayé des propos de Daech, ont été interpellés par la police. Le tueur, suivi par la DGSI, avait été contrôlé jeudi.
La famille de l’islamiste aurait dû être expulsée du territoire national en février 2014.
Le couple et ses cinq enfants avaient été emmenés à l'aéroport de Saint-Jacques-de-la-Lande avant de faire escale à Roissy, où les attendait un vol devant les renvoyer à Moscou.
Mais des associations comme le Mrap, la Cimade, RESF 35 avaient fait pression sur les politiques, notamment les candidats aux municipales de Rennes. Finalement, les autorités avaient remis en liberté la famille Mogouchkov.