Nahel, 17 ans, abattu par la police : « Shoote-le »
Nahel, 17 ans, a été tué mardi matin par un tir policier après un refus d’obtempérer à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine.
Vers 8H15, des policiers à moto ont sommé le conducteur d’une Mercedes de couleur jaune qui avait été louée de s’arrêter pour un contrôle, après avoir constaté plusieurs infractions au Code de la route.
Le garçon aurait d’abord arrêté son véhicule, avant de redémarrer brutalement.
Selon la police, l'adolescent leur aurait foncé dessus et un agent aurait fait feu.
Sauf qu'une vidéo amateur montre le contraire. Le policier n’était pas devant le véhicule mais était posé au niveau de la portière avant gauche.
On voit le fonctionnaire braquer le conducteur avec son arme de service, avant de faire feu à bout portant quand le véhicule redémarre en trombe.
Selon les avocats de la famille de la victime, l’exploitation de la bande-son de la vidéo, montre que l’auteur du tir mortel aurait crié : « Je vais te mettre une balle dans la tête ».
Son collègue semble faire injonction à son collègue de faire feu en disant « shoote-le » juste avant le tir.
Le policier soupçonné du tir mortel, âgé de 38 ans, a été placé en garde à vue pour homicide volontaire. La victime était déjà connue de la justice, notamment pour des refus d'obtempérer.
Suite au décès de Nahel, des violences urbaines ont éclaté mardi soir à Nanterre et se sont poursuivies une partie de la nuit.
De nombreux incendies ont ravagé des bâtiments : l'école élémentaire de Pablo Picasso, le centre de loisir des Gavroches où se trouvaient plusieurs dizaines d'animaux qui ont pu être sauvés.
Des tensions ont éclaté dans plusieurs villes d'Île-de-France comme à Suresnes, à Montfermeil, à Colombes, à Asnières-sur-Seine, à Rueil-Malmaison, ou encore à Mantes-la-Jolie où la mairie de quartier du Val Fourré a été ravagée par les flammes.
Des tensions auraient également éclaté dans plusieurs villes françaises à l'image de Marseille, Nantes, Bordeaux ou Roubaix.
La mère de Nahel s'est exprimé sur un live d'Instagram.
"J'ai perdu un enfant de 17 ans, j'étais toute seule avec lui, ils m'ont enlevé un bébé", dit cette femme, très émue. "C'était encore un enfant, il avait besoin de sa mère".
"Ce matin il m'a fait un gros bisou il m'a dit 'Maman je t'aime'", raconte-t-elle. "Je lui ai dit 'je t'aime fais attention à toi'".
"On est sortis en même temps, il est parti prendre un McDo, je suis parti travailler comme tout le monde. Une heure après on me dit quoi? On a tiré sur mon fils", témoigne-t-elle.
"Je vais faire quoi? Je lui ai tout donné, pour qu'un fils de p*** me retire mon fils. J'en ai qu'un, je n'en ai pas dix, j'en ai qu'un. C'était ma vie, c'était mon meilleur ami, c'était mon fils, c'était tout pour moi, on était complices comme pas possible", conclut cette femme.